Le tour du monde de la médecine

Une histoire inventée le 9 octobre 2023 par Noa, Nolan, Elio, Mathéis, Maël, Charlotte, Ian, Alexis, Mathéo, Elyo, Luna élèves de 6° du collège Michel Colucci de Rougemont le Château, et facilitée par Laurence Druon

Alex est dépité. Il s’est fait une double fracture des ligaments croisés hier au foot. Le jeune homme est entraîneur bénévole dans sa petite ville de Bretagne et aussi serveur dans un bar-tabac.

Il parle 4 langues et se passionne pour les cultures du monde, aussi il avait programmé un tour du monde d’est en ouest pour voir des monuments exceptionnels comme les pyramides d’Egypte, la Grande Muraille de Chine et la statue de la Liberté.

Il est immobilisé 3 mois et doit retarder son départ.

- Tant mieux affirme son père Eric, toujours positif et qui passe sa vie dans son atelier au fond du jardin ; ça va nous donner le temps de fabriquer un vélo volant à 4 places. J’en ai conçu les plans depuis des années, il fallait juste l’occasion de le réaliser. Et puis, ça ira plus vite que le train et le bateau.

Pas question en effet de prendre l’avion, trop polluant. Et les voitures, on les partage désormais entre voisins alors Alex ne va pas en monopoliser une pour son voyage.

Eric a l’âme d’un inventeur. Son invention la plus célèbre, c’est un tissu conçu à partir de feuilles mortes. Les gens adorent leurs couleurs chatoyantes, leur odeur d’automne et leur impact carbone nul.

Ce vélo volant, c’est un gros chantier. Alex choisit des plumes de paon pour les ailes, à cause de leurs jolies couleurs bleues, vertes, rouges, et de leur grande taille. Elles brillent au soleil.

3 mois après, le vélo est prêt. Les deux hommes l’essaient : il est parfait ! Alex est très fier de son vélo volant.

Voilà Alex parti avec sa petite amie Eva, direction plein Est !

Ils volent pour les sensations et pour côtoyer les oiseaux, et pédalent quand il n’y a pas de vent et quand ils ont envie d’admirer le paysage terrestre.

Le vélo avance super vite, les voilà déjà en Alsace. Quelle joie de voler avec les cigognes ! Ils ont prévu de rendre visite à la grand-mère d’Alex à Soultz.

Mais le genou d’Alex le fait terriblement souffrir, alors il se rend à l’hôpital de Colmar.

Là, il rencontre Benjamin, un jeune de 17 ans qui se passionne pour la médecine et fait un stage à l’hôpital. Alex lui parle de son voyage. Benjamin lui, rêve depuis tout petit de découvrir les médecines du monde entier, c’est une occasion rêvée ! Sa copine Anna est d’accord pour les accompagner, ainsi les 4 places du vélo seront occupées.

Les voilà partis tous les 4, direction l’Egypte !

Benjamin a un peu mal au cœur, mais il s’habitue. Il masse tous les jours le genou d’Alex et tout va mieux pour lui.

Les pyramides de Kheops sont une merveille. Comment imaginer qu’elles ont été construites avec la seule énergie humaine et animale pour transporter les pierres, les casser, les élever !

Dans le souk du Caire, les 4 jeunes gens respirent l’odeur forte des épices, admirent les tissus chatoyants. Dans une petite échoppe toute sombre, une vieille femme tient sur ses genoux un enfant pâle qui tousse très fort. Elle a le regard perdu dans le vague et murmure des formules à voix basse.

Benjamin prend la main chaude du petit et interroge la femme. C’est Alex qui traduit. La vieille femme explique qu’elle invoque les esprits des ancêtres pour soigner le petit.

Benjamin aimerait apprendre cette technique. La femme lui dit qu’il suffit de fermer les yeux, de se concentrer très fort et de penser  tour à tour à un défunt qu’on aimait bien, puis au malade. Elle lui dit que s’il est capable de se connecter avec l’esprit d’un mort très ancien, comme ceux qui sont momifiés en Egypte, il saura invoquer tous les ancêtres après ça.

Quelle drôle d’idée pense Benjamin. Mail il a bien envie d’essayer.

La petite troupe est fatiguée sous la chaleur égyptienne.

Allez, un coup de pédale pour aller au Caire, au musée de la civilisation égyptienne, là il y a 22 momies de rois et de reines, avec leurs tombeaux, ça doit être impressionnant les motive-t-il.

Benjamin se poste devant une momie. Elle est entourée de bandelettes brunies par le temps.

Il pense au roi qui est mort il y a 3000 ans et qu’il devine sous les bandages.

Eva a mal à la tête depuis quelques jours, elle est pâle et assise sur une chaise au fond de la salle. Alors Benjamin pense très fort à Eva.

Et d’un coup, le mal disparaît, la voilà en pleine forme qui se met à babiller, toute excitée devant les tombeaux.

Benjamin est très impressionné : il a réussi à la soigner en invoquant le souvenir du défunt égyptien !

Mais Anna fait remarquer qu’elle est piquée par les moustiques depuis leur départ de la Bretagne, et que contre cela, on ne lui a pas encore trouvé de remède.

Il est temps de reprendre la route, toujours plein Est direction la Grande muraille de Chine.

Depuis le vélo dans le ciel, elle est visible dans toute sa splendeur de pierres roses sur fond d’arbres bien verts. Les 4 n’en peuvent plus de pédaler depuis l’Egypte, alors ils atterrissent un peu brutalement sur le chemin de pierre.

Mais voilà qu’Alex a la colique, maintenant, ça doit être les nouilles chinoises en peu trop épicées.

Benjamin est curieux de savoir quels remèdes on va leur donner dans cette petite boutique remplie de pierres précieuses de toutes couleurs, de lézards desséchés et de vipères dans des bocaux remplis d’un  liquide jaunâtre.

Un jeune homme s’avance vers eux, fait asseoir Alex et lui pose sur le ventre une pierre de jade d’un beau vert pale. Il lui dit de respirer trois fois.

Alex repart en gambadant.

Et contre les moustiques, vous auriez un remède ? demande Anna au marchand, de plus en plus agacée, en se grattant vigoureusement les bras.

Il sourit tristement : contre les moustiques, rien d’efficace, il faut juste supporter les piqûres, ce n’est pas très grave.

Bon, il nous faut traverser l’Océan Pacifique maintenant, on va voler un bon bout de temps avant d’être à New York, vous êtes prêts ? s’enquit Alex, au mieux de sa forme.

Ils ont beaucoup d’entraînement, maintenant, car ils sont en voyage depuis 6 mois déjà, alors ils volent d’une seule traite jusqu’à New York. Ils n’ont pas de mal à repérer la statue de la Liberté avec sa couleur vert de gris,

On dirait la couleur de la pierre de Jade chinoise que Benjamin a accroché précieusement autour de son coup.

Anna est radieuse : pas un moustique ici, c’est le paradis !

Ils vont se reposer près du lac de Central Park et s’étonnent de ne pas voir de grenouilles.

Le lendemain matin, ils s’attristent de ne pas être réveillés par les oiseaux, comme dans toutes les villes du monde.

Eva explique : les moustiques sont une nourriture pour les batraciens et les oiseaux. Pas de moustiques, donc moins d’oiseaux et de grenouilles !

Et d’ailleurs, où sont-ils ces moustiques ?

Alex a passé la journée à observer la statue de la Liberté depuis le vélo volant. Il lit des livres sur cette statue depuis qu’il est tout petit alors il a remarqué une bizarrerie : elle a un trou sous le nez ! On dirait une trappe !

Il tire fort, fort, fort sur la trappe et libère un énorme nuage de moustiques.

Tout va rentrer dans l’ordre, se réjouit-il.

Bon, ça fait presque une année qu’ils sont partis, ils ont hâte de rentrer chez eux.

Leurs mollets sont énormes à force de pédaler au-dessus de l’océan atlantique, et ils ont plein de coups de soleil.

Plusieurs semaines ont encore passé, et les voilà chez eux !

Alex se précipite dans sa maison et cherche son père dans son atelier.

Il n’y est pas ... c’est qu’il est malade !

En effet, Eric est couché dans son lit, avec une bonne angine.

Benjamin détache la pierre de son cou et la pose sur le cou d’Eric.

Aussitôt il ouvre les yeux et se racle la gorge et saute en bas de lit puis dans les bras de son fils. Il est guéri !

Puis Benjamin poursuit le voyage jusque Soultz. Sa mère a une énorme bronchite.

Benjamin tente de se connecter à l’esprit de son grand-père pour guérir sa mère.

Y parviendra-t-il ?

L’histoire ne le dit pas !

Mais ce qu’elle raconte, c’est que Benjamin est devenu un médecin reconnu pour la variété et l’efficacité de ses techniques. Il a réussi tout au long de sa vie à soigner tous les malades sans jamais prescrire de médicaments.